La Société wallonne du Logement va récupérer un terrain destiné au possible futur centre pour élites sportives. Et l’échanger. Le projet n’est pas menacé.
Louvain-la-Neuve veut ac cueillir le futur centre de formation de sportifs de haut niveau de la Communauté française. La commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve soutenue par l’UCL et la Province du Brabant wallon, est officiellement candidate, comme six autres villes : Andenne, Bouillon, Bruxelles, Mons, Mouscron et Liège. Les deux favoris? Liège et Louvain-la-Neuve.
C’est donc l’union sacrée entre la commune et la province en vue d’accueillir les futurs champions wallons. La Province a, notamment, déjà prévu de débloquer 5 millions si Louvain-la-Neuve est sélectionnée.
La Province est aussi prête à céder un terrain, propriété de la Régie foncière provinciale, situé entre le centre sportif de Blocry et le village du même nom. Le céder en échange d’un autre terrain, appartenant à l’UCL, situé à proximité de la future gare RER. L’UCL, ensuite, mettra le terrain voisin du centre sportif à disposition pour y construire le centre de formation.
Ça se complique un brin
Ce n’est déjà pas simple, avouons-le. Et ça se complique encore un brin : le terrain qui devrait être échangé a été acheté par la Régie foncière à la Société wallonne du Logement (SWL). La vente s’était faite à la condition d’y installer du logement. Si ce n’est pas le cas, cinq ans plus tard, la SWL peut racheter son ancien terrain pour le prix déboursé par la Régie foncière cinq ans plus tôt. Et c’est précisément ce qui arrive : les cinq ans se termineront en juillet.
La SWL peut donc actionner son droit de réméré. «C’est exact mais ce n’est pas dans l’intention de faire obstacle à ce projet de centre d’élites sportives, répond le Tubizien Alain Rosenoer, directeur-général de la SWL. Trois députés provinciaux sont venus en discuter avec moi. Nous sommes d’accord sur le principe d’un échange. Nous aurions un terrain sur Lauzelle, ce qui est encore mieux situé pour en faire du logement.» Sur le fait que la SWL fasse usage de son droit, Rosenoer précise que cette action est normale. «Quand on vend un terrain pour en faire du logement dans les cinq ans, il est logique qu’on le rappelle si cette condition n’a pas été remplie.» Pas de menace sur la capacité néolouvaniste d’accueillir le centre pour élites sportives, donc. Juste des regrets en perspective pour la Régie foncière, qui perdra son terrain et l’opportunité de l’échanger si la SWL confirme sa décision : «Ce ne sera pas une catastrophe non plus, rassure le député provincial en charge de la Régie, Mathieu Michel. La Régie récupérera des moyens puisque la SWL rachètera le terrain. Et nous réinvestirons ces moyens dans d’autres projets.»
(Arnaud HUPPERTZ & Dominique VELLANDE in « L’Avenir »)